Sandra KIM : "Si j'avais su..."

Par Thierry Cadet
Le 20 juin 2016
6 mins
Sandra KIM : "Si j'avais su..."
Crédit photo : visuel de l'ouvrage de Sandra Kim

En 1986, Sandra KIM n’a alors que 13 ans et demi quand elle fait triompher son pays, la Belgique, pour la première fois au Grand Prix Eurovision de la Chanson. Avant le concours et durant les répétitions, la délégation belge et le manager de la chanteuse déclarent que la jeune fille est âgée de 15 ans. Tous pensent que son très jeune âge pourrait être un obstacle à sa réussite au concours. La vérité fut révélée après sa consécration et entraîna une demande officielle de disqualification auprès de l’UER, de la part de la télévision publique suisse (un pays qui était arrivé… second). Cette plainte n’aboutira jamais, le règlement du concours ne prévoyant alors aucune limite d’âge des participants (ce n’est qu’à partir de 1990 qu’il fut imposé aux candidats d’avoir au minimum seize ans, le jour de leur participation). Ce soir-là, sa chanson « J’aime la vie » décroche la victoire avec 176 points. « Si j’avais su, j’aurais construit mon parcours différemment. Je n’aurais pas fait toutes ces choses-là, en tout cas pas dans le même timing. L’Eurovision ? Oui, mais peut-être plus tard. Je n’aurais peut-être pas rencontré mon manager de l’époque …/… Donc, les trois petits points de suspension sont certes lourds de sens, mais ils peuvent être pris au sens positif aussi. Si j’avais su… j’aurais peut-être pu concourir à l’Eurovision quelques années plus tard » confie-t-elle aujourd’hui à nos confrères du site Idoles Mag, à l’occasion de la parution de sa première autobiographie « Si j’avais su…« , une série d’entretiens réalisée avec Claude RAPPÉ, disponible actuellement aux Editions La boite à Pandore.

Il faut dire que si « J’aime la vie » (que la chanteuse réenregistre à l’occasion de ses 25 ans), qui deviendra notamment un tube en Belgique (Top 1), mais aussi aux Pays-Bas (Top 2), en Suède (Top 15), en France (Top 21), en Suisse (Top 29) ou en Allemagne (Top 50), lui a apporté la célébrité immédiate, la suite fût moins glorieuse pour Sandra KIM. « Tokyo Boy » son follow-up, ne remporte pas le succès escompté. Sandra KIM disparaît alors des radars européens, poursuivant pour autant sa carrière en Belgique avec plus ou moins de panache, portée par la parution d’un premier album « Balance tout« , puis par « Sixties« , un disque de reprises de standards des années 60 dans lequel elle adapte les tubes de Roy ORBISON, THE SUPREMES, Michael JACKSON, Mary HOPKIN, BOYS TOWN GANG, Dusty SPRINGFIELD ou Olivia NEWTON-JOHN – incluant notamment « Qu’est-ce que tu fais ce soir ?« . « C’est vrai que pendant longtemps, je me suis dit que j’étais passée à côté de quelque chose. Je ne sais pas si on peut appeler ça des regrets… Mais je rêvais d’un autre destin et d’une autre vie. Je n’aime pas du tout la célébrité. Je n’étais pas faite pour ça. Je suis quelqu’un de simple et de discret… …/… Ma personnalité est comme ça, mais je n’aime pas me mettre en évidence, j’aime me fondre dans la masse. Quand on me reconnait, je me braque facilement. J’ai toujours eu des problèmes avec ça …/… Mais il ne faut pas être hypocrite, j’aime énormément chanter ! Il faut dire ce qui est vrai aussi. La musique, j’adore. Je ne pourrais pas vivre sans. Être une chanteuse de l’ombre, à une autre échelle, m’aurait tout autant plu« .

sandra-kim

avec Vanessa PARADIS

Après avoir participé à de nombreuses comédies musicales (et notamment « Les Misérables » à Anvers, en 2009), Sandra KIM dévoile son cinquième album « Make-Up« , il y a cinq ans. Un disque résolument pop-rock, une direction dans laquelle la jeune femme souhaite à présent se diriger. « Pour ne rien vous cacher, je songe en ce moment à lui donner une suite. Je suis une chanteuse de variété, je le revendique et j’en suis fière, mais j’ai envie de m’en éloigner un peu. Mais pas trop. Je ne dénigre pas du tout la variété. Mais aujourd’hui, j’aurais plutôt tendance à me diriger vers ce répertoire. Une chanson populaire, mais peut-être un peu moins estampillée variété pure et dure« . A suivre…

Thierry Cadet