The JACKSON FIVE

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The JACKSON FIVE

L’histoire des JACKSON FIVE prend racine à Gary (Indiana), une cité en bordure du lac Michigan vivant essentiellement de sa production de fer. De fer est aussi l’éducation que Joseph « Joe » Jackson inculque à sa progéniture. Cet ancien conducteur de travaux et guitariste d’un groupe local, The Falcons, avec son frère Luther, s’est mis en tête de faire réussir ses enfants là où il a échoué : ses enfants seront des musiciens accomplis et formeront le premier groupe uniquement familial de l’histoire de la soul.

Avec sa femme Katherine, chargée de l’intendance, il réunit en 1965 cinq frères : Sigmund Esco « Jackie » (chant, 4/5/1951), Toriano Adaryll « Tito » (guitare, 15/10/1953), Jermaine LaJaune (basse, 11/12/1964), Marlon (percussions, 12/3/1957) et le benjamin Michael Joseph (chant et bongos, 29/8/1958). L’aînée Rebbie et sa sœur LaToya, Brandon (jumeau de Marlon) et Randy (trop petit) suivent sans encore participer. Le quintette commence par écumer les concours de chant et scènes locales (aussi les spectacles de strip-tease !), faisant occasionnellement les premières parties de groupes de passage, et remporte quelques trophées grâce à un show très en place et tirant un peu sur la corde sensible de l’émotion que procure ces gamins en action. Le répertoire se concentre sur des reprises de succès du hit-parade et quelques tubes du label Tamla Motown, dont leur morceau fétiche « My Girl » (The Temptations). Tentant une première fois sa chance auprès de Berry Gordy, le patron de la Motown ignore complètement la formation.

Ce n’est que sur les avis de Gladys Knight (Gladys Knight & the Pips) et du chanteur Bobby Taylor qui ont vu le groupe se produire à l’Appolo Theatre de Harlem (New York), en récompense d’un concours, que Gordy prête attention au phénomène. Quand il veut les signer, il s’aperçoit que ces JACKSON FIVE ont déjà deux 45-tours à leur actif pour le label local Steeltown : « Big Boy » (1968) et « Some Girls Want Me For Their Love » (1969), plus un autre inédit (« You Don’t Have To Be Over 21 (To Fall In Love) » paru en 1971). A partir de cet instant, le boss prend les affaires en main et installe le groupe à Los Angeles, leur fournit une équipe de compositeurs, The Corporation, composée de Freddie Perren, Fonce Mizell et Deke Richards, et une « marraine », Diana ROSS qui s’occupe de leur chorégraphie. Le 11 août 1969, The JACKSON FIVE est présenté à la presse lors d’une soirée dans la discothèque Daisy’s Disco à Beverly Hills.

A partir de là, la carrière du groupe va démarrer en trombe. Le premier single « I Want You Back », qui paraît en octobre 1969, grimpe progressivement jusqu’à la première place des charts et se vend à deux millions d’exemplaires. Il inaugure une série de quatre numéros un successifs la même année, une situation inédite, même par un groupe Tamla Motown. Les apparitions télévisées des frères Jackson sont très appréciées, en partie pour le jeu de scène et la voix perçante du cadet Michael, âgé de seulement onze ans.

Entre le Ed Sullivan Show (le 14 décembre), le Johnny Carson Show et le Soul Train, le premier album Diana Ross Presents The Jackson 5 arrive, produit par Bobby Taylor. L’ascension du groupe se poursuit avec « ABC » (mars 1970), « The Love You Save » (mai), et l’indétrônable ballade «I’ll Be There » (octobre) restée un mois au sommet du Billboard. C’est la troisième meilleure vente en single de l’histoire de Tamla Motown. A la fin de cette fabuleuse année est publiée la chanson de Noël « Santa Claus Is Coming To Town ». Les albums, pourtant constitués en majeure partie de diverses reprises et notamment celles de la maison, obtiennent un enviable succès : Diana Ross Presents The Jackson 5 (n°1), les remarquables ABC et The Third Album (tous deux n°4), ainsi que l’exercice traditionnel The Jackson 5 Christmas Album (n°1 de la catégorie « albums de Noël ») causent quelques jalousies dans les rangs de la firme, avec un total de quatorze millions de disques vendus en une seule année d’excercice !

Contre toute attente, l’année 1971 produit son lot de succès et de surprises, alors qu’un tel rythme aurait abattu plus d’un groupe. Elle démarre en fanfare avec le hit « Mama’s Pearl » (janvier, n°2), suivi de « Never Can Say Goodbye » (mars, n°2) puis l’album Maybe Tomorrow (avril) et le titre du même nom (juin, n°20). Le 29 avril, Michael fait seul la couverture du magazine Rolling Stone avec le titre : « Pourquoi ce gamin de onze ans reste debout après l’heure de se coucher ? » ! Cet été, The JACKSON FIVE entame sa seconde tournée de quarante dates, avec pour première partie : The Commodores de Lionel RICHIE.

A l’automne, le groupe fétiche de la chaîne de télévision ABC anime sa propre émission, donnant lieu à l’ enregistrement Goin’ Back To Indiana. L’aventure des JACKSON FIVE, fortement romancée, fait aussi l’objet d’un dessin animé, tels les BEATLES au temps de Yellow Submarine (1968). « Sugar Daddy » (n°10) est le dernier hit avant la parution d’un Greastest Hits. La voix acidulée de Michael JACKSON fait tant recette que Berry Gordy décide de lancer son poulain dans une carrière solo parallèle à celle du groupe, pour en doubler les profits, ce qui est fort appréciable quand le contrat signé par les gamins lui réserve la plus grande part des bénéfices.

Irrésistiblement, l’enfant prodige entame alors un parcours jonché de hits : « Got To Be There » (1971), « Rockin’ Robin » (1972) et « Ben » (n°1). Une série de quatre albums sont à l’avenant, mêlant reprises et ballades romantiques pré-pubères. Le multi-instrumentiste Jermaine s’est aussi accordé un album solo (Jermaine, en 1972, avec le hit « Daddy’s Home »). Il se marie en 1973 avec Hazel Gordy, la fille du patron.

Au sein du groupe, Michael et Jermaine déploient une grande énergie vocale et physique, se produisant pour la première fois en Europe en novembre 71, dont un concert à Paris. Des JACKSON FIVE commencent à faire entendre leur désir d’interpréter quelques-unes de leurs propres compositions en lieu et place du répertoire imposé par Tamla Motown. Si le hit « Little Bitty Pretty One » emprunté à Thurston Harris & the Sharps (1957), et l’album Lookin’ Through The Windows (1972) pâtissent encore du mélange de titres prêts-à-chanter et de reprises datées, la tendance semble s’inverser après « Corner Of The Sky », titre avant-coureur de l’album Skywriter (avril 1973) qui marque enfin leur première incursion en terrain boogie-funk. Bien que l’orientation prise par le groupe lui apporte un supplément d’âme, le grand public se désintéresse du style plus original des frères Jackson, reléguant l’album à la 44ème place, et pis encore, l’excellent Get It Together (novembre 1973) à la traîne du Top 100 américain (le single se postant à la 28ème place). L’album marque l’apparition d’autres membres de la famille Jackson préparés à une carrière musicale : la sœur aînée Rebbie (née Maureen Jackson le 29/5/1950), LaToya (29/5/1956), et la petite Janet (18/6/1966) – pour les tournées uniquement.

En janvier, la famille part à la conquête du continent africain, se produisant à Dakar (Sénégal). Le proto-disco « Dancing Machine » remet les JACKSON FIVE en haut de l’affiche, se hissant au n°2 en mai 1974, préparant le terrain à l’artillerie groove de l’album Dancing Machine, en octobre. Etonnamment, les titres écrits par Stevie WONDER ne sont pas retenus (alors que le groupe figure dans son « You Haven’t Done Nothing »). Poursuivant dans la même veine disco-soul, son successeur Moving Violation (juillet 1975) entérine la discorde entre la fratrie et Tamla Motown. Le groupe, poursuivi en justice par le rude Berry Gordy pour rupture de contrat, signe le 28 mai chez Epic, branche de CBS. Jermaine JACKSON, lié à la famille du boss, ne suit pas le mouvement : il est remplacé par Randy Jackson (né le 29/10/1962). Une nouvelle ère s’annonce pour la formation contrainte d’adopter le nom The Jacksons et de laisser quatre millions de dollars à son ancien employeur, détenteur de la marque JACKSON FIVE.

Le premier album sous l’intitulé The Jacksons paraît fin 1976, mais dès l’année suivante, Michael montre des signes d’émancipation en jouant dans la comédie musicale The Wiz avec Diana ROSS, puis en enregistrant l’album de la maturité qui va faire grand bruit : Off The Wall (1979). Un succès phénoménal l’attend avec le suivant, Thriller (1982), l’album le plus vendu de toute l’histoire du disque. Déjà, The JACKSON FIVE, c’est de l’histoire ancienne.

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Publié le 27 juin 2018
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