Annie PHILIPPE : "Il ne fallait surtout pas dépendre de Claude FRANÇOIS"

Par Thierry Cadet
Le 12 janvier 2018
4 mins
Annie PHILIPPE : "Il ne fallait surtout pas dépendre de Claude FRANÇOIS"
Crédit photo : Marlyse Press Photo

En 1966, Annie PHILIPPE vend un million d’exemplaires de son 45 tours « Ticket de quai« . Une gloire éphémère, malgré de nombreux disques qui pointeront leur nez jusqu’au début des années 70. Pour autant, depuis quelques années, l’ex-yéyé girl multiplie les projets : une compilation chez Ace Records, une autobiographie, un témoignage dans le livre de Jean-Emmanuel DELUXE… Il fût un temps – que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître, où Annie PHILIPPE était la rivale de… France GALL. Amoureuse, notamment, puisque Claude FRANÇOIS finira par quitter l’interprète de « Poupée de cire, poupée de son« , pour elle.  « Je me souviens avoir eu une aventure avec Claude FRANÇOIS pendant une de ses tournées. Mon tuteur est venu me chercher pour me ramener à Paris, c’était l’horreur absolue. Je vivais quand même quelque chose de dingue. Quelques mois avant, j’écoutais « Salut les copains » et j’avais 15 ans. Tout à coup, je me retrouvais à côtoyer toutes mes idoles. Ça m’a tourné la tête. J’étais une gamine. Claude me disait qu’il m’aimait, alors qu’à l’époque il était encore avec France GALL » confie Annie PHILIPPE au site gonzai.com.

La chanteuse, qui devient célèbre l’année suivante grâce au tube « Ticket de quai« , fréquente alors le tout Paris. Pour quelqu’un qui venait d’une famille pauvre, et rêvant de paillettes et de gloire, c’est un conte de fée – qui se terniera pourtant bien vite. « Il ne fallait surtout pas dépendre de Claude FRANÇOIS. Dès l’instant où vous étiez dans sa main, c’était terrible. C’est pour ça que je suis retourné avec mon tuteur que je n’aimais pourtant pas. Claude a quand même appelé ma sœur pour lui demander ma main alors qu’il venait de divorcer avec Janet WOOLLACOOTT, sa première femme qui a d’ailleurs fini par le quitter pour Gilbert BÉCAUD. Il était trop particulier. Par exemple, quand il monte le label Flèche, il signe Alain CHAMFORT qui devient malgré Claude une vedette. Claude était fou de jalousie. En tournée il débranchait la sono quand Alain était sur scène. Du délire. Un non sens absolu puisque l’intérêt du label, et donc de Claude, c’était que CHAMFORT vende du disque. Claude ne supportait pas que quelqu’un ait plus de succès que lui, il faisait tout pour déstabiliser l’autre. Comment voulez-vous faire confiance à un type pareil ? Si ça avait marché pour moi, il m’aurait mis des bâtons dans les roues. Ça n’a pas empêché que je finisse par le revoir une semaine avant son décès. Et qu’on recouche ensemble. C’était dément, d’ailleurs (rires)« .

La vie d’Annie PHILIPPE est un roman. Sa rencontre avec le grand banditisme lorsqu’elle se marie avec le truand René JUILLET, les hommes de sa vie : Jean YANNE, Laurent FIGNON, Cyril GUIMARD, Frank ALAMO… Son autobiographie « J’aurai pu être la marquise des anges« , préfacée par Dominique BESNEHARD, est disponible aux éditions du Cherche Midi.

Par Thierry Cadet