Ce titre phare de LED ZEPPELIN n'est finalement pas un plagiat

Par Alexandre Demartin
Le 12 mars 2020
3 mins
Ce titre phare de LED ZEPPELIN n'est finalement pas un plagiat
Crédit photo : MPP

C’est un débat qui a duré des décennies dans le milieu des rockers et plus généralement des amateurs de guitares saturées. « Stairway to Heaven » de LED ZEPPELIN s’est-il inspiré d’un titre de SPIRIT datant du début des années 60 ?

Epineuse question où chacun à au fil du temps pu se forger son propre avis mais pas pour les ayant droits du groupe psychédélique qui ont ainsi réclamé des dommages.

 Le procès de LED ZEPPELIN avait débuté en 2014, lorsque des poursuites avaient été engagées par Michael SKIDMORE, représentant la succession du guitariste de SPIRIT. Affirmant que le riff d’introduction de « Stairway to Heaven » plagiait la chanson Taurus de Spirit, il réclamait entre 3 et 13 millions de dollars de droits d’auteur.

En 2016, personne n’avait pu juridiquement prouver les similarités entre les deux chansons, ce qui avait poussé la justice deux ans plus tard, en 2018, à annuler le jugement lors d’une première procédure en appel pour des motifs d’ordre juridique et obtenir une révision de ce jugement par la cour d’appel de San Francisco. Révision qui a amené la Cour à rendre son verdict: non, nous n’avons pas affaire ici à un plagiat.

Pour rendre sa décision, comme le précisent nos confrères de France Info, La Cour s’est donc uniquement basée sur la similarité ou non des deux oeuvres. Et dans ce cas précis elle n’a pas constaté de plagiat : « Nous n’avons jamais étendu la protection des droits d’auteur à seulement quelques notes […] Au contraire, nous avons plutôt conclu qu’une séquence de quatre notes commune dans le domaine de la musique ne constituait pas l’expression copyrightable d’une chanson.«

Outre cet énième rebondissement dans l’affaire LED ZEPPELIN, ce procès vient bouleverser au pays de l’Oncle Sam une règle vieille de 43 ans. Jusqu’à présent, afin d’établir qu’il y avait violation des droits d’auteur, il fallait prouver que l’accusé avait eu accès au travail du plaignant et que les deux oeuvres étaient « substantiellement similaires« . Mais la règle du ratio inverse stipulait que plus l’accès à l’oeuvre était important, moins la preuve de similarité était nécessaire. La cour d’appel de San Francisco s’affranchit de cette règle : elle a expliqué que l’idée « d’accès » était devenue dépassée à l’heure du numérique, alors que des millions d’oeuvres sont aujourd’hui accessibles en un clic.

C’est donc une grosse avancée dans le Monde de la Musique que cette sensible affaire de plagiat entre LED ZEPPELIN et SPIRIT. Le plus simple pour nous, simple mélomanes, reste de se faire un avis en comparant « à l’oreille » ces deux versions.

Alexandre DEMARTIN