Le digital va-t-il tuer le MIDEM de Cannes ?

Cette année, c’est sans surprise que l’on apprend que le MIDEM ne pourra pas avoir lieu dans les conditions habituelles. Pandémie oblige, le grand rassemblement annuel des professionnels du secteur musical se déroulera de manière 100% digitalisée. Une grande première pour l’évènement qui, depuis 1967, se tenait sur la Croisette à Cannes. La digitalisation, tremplin ou descente aux enfers pour l’industrie de la musique ?  

 Qui aurait pu imaginer Mike BRANT interpréter “Laisse-moi t’aimer” au travers d’un écran d’ordinateur comme il l’avait fait sur la scène du MIDEM en 1970 ? Et surtout qu’il séduise les professionnels ? 

 Après une édition 2020 annulée pour cause de crise sanitaire, le Marché International du Disque et de l’Edition Musicale a dû se réinventer. Il propose cette année un évènement 100% digital qui se déroule dans son intégralité sur la plateforme “Midem Digital” lancée en Juin 2020, et qui comporte d’ores et déjà 12 500 membres actifs. Ces derniers ont accès à une quantité illimitée de contenus. 

Une expérience qui peut se révéler encourageante pour le marché du disque ou, tout au contraire, lui asséner un coup dont il ne se relèvera pas.  

 Le grand rendez-vous de l’écosystème musical permet à ses participants d’agrandir leur réseau, de trouver l’inspiration, de rencontrer les talents de demain. A l’avant-garde des tendances, l’évènement a tout intérêt à être à la hauteur des années précédentes, et de montrer à l’industrie créative que le MIDEM est et restera le rendez-vous incontournable des professionnels de la musique, pas seulement français, mais de la planète entière, ce qu’il a toujours été. 

 Au programme : conférences, sessions de networking, et même deux scènes de concerts diffusées sur la plateforme en direct de la Midem Beach. Mais un concert sans spectateurs, c’est hélas la musique qui perd de son petit grain de magie.  

© Palais des Festivals et des Congrès de Cannes

Le plus de cette année : une plus grande audience que les années précédentes sera certainement enregistrée. Ce sont donc des occasions multipliées pour les professionnels de la musique de faire les rencontres qui changeront la carrière de leurs artistes. Cependant, les risques sont aussi multiples. Au point de vue technique, personne n’est à l’abri d’un bug informatique, d’une mauvaise qualité de son ou encore d’une image figée. Mais la principale préoccupation reste de savoir si la magie de l’événement aura lieu malgré la digitalisation.  

En effet, la musique, il faut la vivre pour la comprendre. Les frissons à la découverte d’une voix sublime, les vibrations des enceintes qui résonnent dans tout notre corps, la danse qui s’empare de nos mouvements à l’écoute d’un rythme endiablé… 

 Est-ce que des rencontres par écrans interposés permettront de créer de véritables alchimies entre les artistes et les dénicheurs ou propagateurs de talents ? Pour le moment, rien n’est moins sûr…  

 Chaque année, ce sont des milliers de contrats qui sont signés lors du MIDEM. Certains producteurs/distributeurs disent signer près de 80% de leurs contrats lors de l’évènement. Au sortir de l’édition 2021, les chiffres parleront et nous serons en mesure d’affirmer si oui ou non la digitalisation du MIDEM était une décision judicieuse.  

 Que l’édition 2021 soit un succès ou non, le MIDEM a déjà annoncé les dates de son édition 2022 qui se déroulera bel et bien en physique du 7 au 10 juin dans la cité française des Festivals. 

A l’occasion du MIDEM qui aura donc lieu cette année du 1er au 4 juin, Melody vous propose une programmation spéciale MIDEM afin de retrouver les grandes années de ce marché créé par André Salvet et Bernard Chevry en 1967 :  

• Gala du MIDEM 1967 (1ère édition), avec Joe DASSIN, Petula CLARK : le 31 mai à 20h40 (INÉDIT) 
• Midi Première Spécial MIDEM 1979, avec Annie CORDY : le 2 juin à 20h40 
• Gala d’ouverture du 7ème MIDEM 1973, avec Michel FUGAIN et le Big Bazar : le 3 juin à 20h40 (INÉDIT)