Plusieurs millions d'euros de perte pour l'industrie du disque
Qui dit crise sanitaire dit hélas crise qui se répercute dans de nombreux domaines…et la musique n’en est hélas pas épargnée.
Nos confrères des Echos ont fait un premier bilan qui s’avère pour le moins catastrophique : « le manque à gagner va se monter à 50 millions d’euros ». Ainsi, ces trois dernières semaines, le nombre d’achats de disques physiques serait passé de 146.000 à 11.000 ventes selon « un autre dirigeant du secteur ». Soit une chute de 92% ! Ce manque à gagner évoqué de 50 millions d’euros représenterait donc une perte de 16% des recettes globales, par rapport à l’année dernière.
Une énorme baisse qui s’explique donc par la fermeture des magasins type Fnac ou Cultura, principaux points d’achat des CD et vinyles. Si les albums « sont encore à la vente » dans les grandes enseignes alimentaires, Les Echos assurent que les clients ont d’autres priorités, en ces temps de crise sanitaire, que les rayons culturels. Même le streaming, qui représentait 59% du marché musical français en 2019, souffre : alors que l’on s’attendait à voir les chiffres exploser, le nombre global d’écoutes sur Spotify, Deezer et consorts a légèrement baissé depuis le début du confinement, les consommateurs privilégiant ces temps d’écoute plutôt dans les transports en commun.
Côté spectacle, nous en avions déjà parlé, ce n’est guère plus reluisant. Un communiqué du Syndicat des Musiques Actuelles tire la signale un « déficit de recettes propres (…) de l’ordre de 300 millions d’euros » suite à la fermeture des salles de spectacles et à la mise en chômage technique de nombreux acteurs de l’industrie. Et l’annulation les uns après les autres des festivals d’été ne va rien arranger.
C’est dire s’il va falloir repenser le « jour d’après » y compris dans cette industrie musicale et plus généralement du spectacle qui, sans une réflexion profonde, risque de durement pâtir de cette période de confinement.
Alexandre DEMARTIN