Quand Michel BERGER s'inspirait de la mode hippie
En ce début des années 70, Michel BERGER ne fréquente plus guère le devant de la scène et est devenu ce qu’il est convenu d’appeler un « créateur de l’ombre ».
Depuis la fin du yéyé et Mai 68, les maisons de disques françaises produisent des artistes en anglais, à la fois à la mode en France, mais aussi plus « exportables ». Helmut Grabher, un jeune musicien autrichien de 25 ans écrit des chansons et rencontre dans le métro un professionnel du show-business français qui cherche un chanteur anglophone. Il s’agit de Simon Heiwell (Jean-Pierre Martin à l’état civil, qui aura de futurs « liens » avec SHEILA).
Les deux comparses s’entendent et Grahber accepte de travailler avec le directeur artistique de Pathé qui n’est autre que…Michel BERGER. Le titre qui en découle est signé pour la musique par Michel Hamburger, le vrai nom de Michel BERGER, et pour le texte original français par Pierre Darjean, alias Jacques Barouh, de son vrai nom Jean Darcelle. L’adaptation anglaise est de Simon Heiwell : ce sera « Jesus ».
Dans la même veine que « Jesus Christ » de Johnny HALLYDAY, ce « Jesus » évoque à la foi la religion comme les volutes de plantes « récréatives » qu’il est convenu de consommer à l’époque en compagnie d’une certaine Marie-Jeanne. La légende raconte d’ailleurs que, pour la séance d’enregistrement de « Jesus », Michel BERGER a demandé à Véronique SANSON, entre-temps devenue sa petite amie, de faire les chœurs.
Quand vient le moment de préparer la pochette du disque, comme Helmut chante en anglais, on le baptise d’un prénom de prophète et d’un nom qui signifie « La Foi » en anglais. Jérémy Faith est né. Pour couronner le tout, la pochette n’affiche pas son visage mais plutôt un dessin du Seigneur.
Très vite, il grimpe au hit-parade de la première radio de France qu’est encore Europe 1. Et cela va donner des idées à l’étranger puisque ce titre va être repris par plusieurs artistes européens dont Cliff RICHARD, ex-chanteur des célèbres SHADOWS.
Touché par la Grâce, Michel BERGER va continuer les chansons sur ce thème en collaborant avec Pierre Darjean sur des titres tels que « Lord Speak To Me » ou « You Are My Lord J ».
Bref, avant les sublimes chansons des années 80 et le « Paradis Blanc« , on remarque donc que Michel BERGER a depuis longtemps abordé des thèmes ésotériques. Une chronique à retrouver en détails sur le site de la SACEM.
Alexandre Melody