Que devient Coumba Gawlo ("Pata Pata") ?

Par Thierry Cadet
Le 8 janvier 2019
3 mins
Que devient Coumba Gawlo ("Pata Pata") ?
Crédit photo : visuel du nouvel album de Coumba Gawlo

En 1998, la chanteuse griotte née à Thiès, au Sénégal, rencontre la consécration internationale avec son album « Yo Malé » produit en partie par Patrick BRUEL. Dans ce disque, Coumba GAWLO chante plusieurs reprises parmi lesquelles « Pata Pata« , le succès international de Miriam MAKEBA (1967). « Pata Pata » est l’un des tubes de notre été 1998 (suivi par le follow-up « Fa fa fa fa fa (Sad Song)« ). Le single se classe n°2 en France, privé de la place suprême par « La tribu de Dana » du groupe MANAU. Quant à galette « Yo Malé« , elle lui vaut un double disque d’or en Belgique, et un disque de platine en France.

Plus de vingt ans après « Pata Pata« , la diva à la voix d’or âgée à présent de 47 printemps, se révèle dans son nouvel album intitulé « Terrou Waar » (dont la chanson-titre a fait pleurer sa maman), un véritable voyage de sensations au coeur des spécificités culturelles de son pays le Sénégal. « Du piratage à la léthargie notée dans l’industrie musicale au Sénégal, en passant par l’absence de réseaux de distribution et les limites notés dans la mission de la Sodav, je reste d’avis que les chantiers sont encore légion dans le milieu artistique » déplore la chanteuse à nos confrères du journal « Le soleil ». « Je trouve aussi désolant le manque de formation et d’organisation de certains de ses pairs qui ne connaissent pas leurs droits et sont, de ce fait, exploités. Par exemple, je pense qu’il doit y avoir, à l’ère du tout digital, plus de transparence dans le calcul des droits d’auteur pour permettre aux artistes de leur métier. Car, personne ne peut vivre avec 150 000, 300 000 ou 800 000 Fcfa » conclut-elle.

Son nouveau disque est un retour aux sources musicales dans lequel l’artiste chante la richesse du patrimoine national et vante le brassage ethnique et culturel. En mettant en valeur les chansons traditionnelles des différentes ethnies, dans les langues d’origine, Coumba GAWLO partage ainsi une richesse parfois méconnue et sillonne avec sa voix les contrées du pays, dans un style unique, fait d’originalité et de pureté, porté par une orchestration mêlant instruments modernes et sonorités traditionnelles. Cet opus inédit de douze titres, appelant au brassage des cultures et des peuples, traverse le Sénégal de la Casamance au Sine Saloum, en passant par la région orientale. « Terrou Waar » est actuellement porté par le clip de « Bougna« .

Par Thierry Cadet