Radios : que pensez-vous du nouveau quota de chanson française ?
Les radios des groupes Lagardère, NRJ et RTL ainsi que les radios indépendantes membres du SIRTI se disent scandalisées par les déclarations de Madame Fleur PELLERIN, Ministre de la Culture et de la Communication : "C’est déjà écrit dans la loi que les radios doivent diffuser un certain quota de chansons francophones. Cette loi n’était pas respectée jusqu’à présent". Selon la loi en vigueur, les stations doivent diffuser entre 35 % et 60 % de titres francophones, une mesure mise en place en 1994 pour soutenir la production nationale. L’amendement voté il y a quelques jours prêche pour que la diffusion des chansons françaises les plus demandées par les auditeurs soit désormais plafonnée. L’idée serait de les empêcher de remplir plus de la moitié de leur quota avec la dizaine de titres français les plus connus, comme ceux de STROMAE par exemple. Ainsi, une plus large proportion de la production française pourrait être mise en avant auprès des auditeurs. C’est ce que plaident les maisons de disques.
Du côté des maisons de disques et des auteurs-compositeurs, on salue au contraire le vote de cet amendement : "C’est une avancée capitale pour la création musicale qui n’entrave en rien la liberté éditoriale des radios mais ouvre la porte de leur programmation à deux nouveaux titres par mois" expliquent dans un communiqué une dizaine d’organismes représentant les artistes et les producteurs. Un fait contesté par les radios : "Entre 2003 et 2014, en dépit des dispositifs d’aides considérables dont bénéficie la filière musicale, la production française s’est effondrée de plus de 60 % ! Pis, aujourd’hui, 83 % de la production française n’est pas francophone !". Que fait-on alors des Alain CHAMFORT, MAURANE, LES INNOCENTS, Thomas DUTRONC, LA GRANDE SOPHIE, Renan LUCE ou des jeunes talents tels que VIANNEY, ROSE, ARCHIMÈDE, Gael FAURE, YCARE, EMJI, YSEULT, Mathieu SAIKALY, LUCE, BOULEVARD DES AIRS, RADIO ELVIS… qui n'aurait rien contre un coup de pouce des programmateurs ?
Pour faire entendre leur voix, elles incitent leurs auditeurs à téléphoner à Manuel VALLS en communiquant dans des spots le numéro du standard de Matignon. Les députés examineront le projet de loi à partir de lundi 28 septembre.
Thierry Cadet