Vos tubes d'été : Carrapicho "Tic, tic, tac", 1996

Par Thierry Cadet
Le 1 août 2019
5 mins
Vos tubes d'été : Carrapicho "Tic, tic, tac", 1996
Crédit photo : visuel du single "Tic, tic, tac"

En 1996, c’est à Patrick BRUEL que l’on doit le tube de l’été. Un tube venu du Brésil ! Repéré en live par ce dernier dans les moiteurs de l’un des plus grands clubs de Punta Negra, Havai, à Manaus en Amazonie (ancienne capitale du caoutchouc), pendant le tournage du film « Le jaguar » l’hiver précédent, le groupe CARRAPICHO tape dans l’oreille de l’acteur, au point que convaincu du potentiel du titre, il joue les intermédiaires pour exporter le morceau en France. Trois jours après, le staff de l’interprète de Patrick BRUEL (14 Productions) débarque à Manaus, signe le groupe, avant de refiler le projet à son label, BMG. Un coup de poker gagnant puisque le single « Tic, tic, tac » (prononcez « tchic, tchic, ta« ) se classe n°1 du Top pendant trois semaines (il entre le 8 juin à la 6ème place et décroche la place suprême le 13 juillet), obtient un disque de diamant (certifiant un million de passages en caisse), et réalise la deuxième meilleure vente de singles de l’année (juste derrière l’autre tube de l’été 1996 : LOS DEL RIO avec « Macarena« ).

« Bate forte o tambor, que eu quero é tic tic tic tic tac« , qui n’a pas fredonné les paroles de cette chanson, un tube qui aurait pu échapper aux charts français, et même européens ? Produit, sponsorisé et lancé conjointement par la maison de disques BMG (via RCA), France 2, Europe 1 et une marque de thé vert (via Fralib, la filiale d’une multinationale d’agroalimentaire, Unilever), « Tic, tic, tac » séduit aussi la Belgique (Top 2), l’Espagne (Top 3), et même le Billboard Hot Dance Club Play US (Top 8), avec sa chorégraphie inspirée de la danse boï bumba (le boeuf et le tambour). Elle s’exécute en rang d’oignons, en se baissant rapidement pour basculer le bassin d’avant en arrière. Outre le single « Tic, tic, tac« , l’album « Festa do boï bumba » sort dans la foulée. « Nous avons tout de suite compris que cela pouvait devenir un tube » raconte Bertrand LAMBLOT, futur directeur artistique de Johnny HALLYDAY, alors responsable d’une cellule créative. Didier DORAT, le directeur des opérations commerciales, renchérit : « Rien n’a été fabriqué: c’est un vrai groupe, avec toute une culture derrière lui. Nous n’avons pas dénaturé le produit« .

L’été suivant, en 1997, le groupe CHILLI produit par l’allemand Frank FARIAN (BONEY M, MILLI VANILLI, LA BOUCHE…), impose « Tic, tic, tac » dans le reste de l’Europe : Autriche (Top 2), Norvège (Top 4), Allemagne (Top 5), Suisse (Top 6) — avec le featuring officiel de CARRAPICHO.

CARRAPICHO sera pendant plus de quinze ans, à travers le monde, les ambassadeurs du Forro, une musique traditionnelle du nord du Brésil associée à différentes danses folkloriques locales. Depuis le succès de « Tic, tic, tac » il y a vingt-trois ans, la formation a dévoilé pas moins d’une vingtaine de disques. Puis, après avoir parcouru le monde, les membres du groupe ont pris des chemins différents. Hira MESQUITA, l’un des danseurs, a notamment préféré sortir du circuit. Il travaille dans le commerce et prend des cours de psychologie.

 

LE SAVIEZ-VOUS ?

Surfant sur le succès du tube de l’été 1996, Sophie FAVIER sort l’année suivante une parodie de « Tic, tic, tac« . Adapté en français par Catherine SADOK (alias la chanteuse Lasya VICTORY dans les années 80, puis Léa IVANNE dans les années 90 — également auteur du tube « Tant pis » pour Roch VOISINE), « Il me tape sur les nerfs… » publié chez Baxter et distribué par Polygram, s’impose même au Top. Entré le 11 janvier 1997 à la 46ème place, il grimpera petit à petit jusqu’à la 31ème, le 8 février suivant. Un morceau d’anthologie.

Par Thierry Cadet