Francis CABREL réclame un débat ouvert sur le streaming

Par Thierry Cadet
Le 12 mai 2015
4 mins
Francis CABREL réclame un débat ouvert sur le streaming
Crédit photo : Facebook officiel

Francis CABREL, l'actuel n°1 des ventes de disques en France, avec un démarrage exceptionnel la semaine dernière de 108 868 passages en caisse pour "In Extremis" porté par le single "Partis pour rester", soit le meilleur démarrage de l'année 2015, revient sur l'épineux sujet du streaming, auquel il est devenu fermement opposé. Spotify, Deezer et autres sont en effet privés du nouvel opus de l'agenais, alors que son label le souhaitait – et ce dernier a ses raisons : "J'attends qu'on m'explique ce que ça apporte aux artistes. C'est une merveilleuse idée dans laquelle les artistes sont complètement floués. Je préfère attendre que la dignité soit rendue aux créateurs. Pour l'instant, je trouve que cette solution déconsidère la chose créée. J'attends un débat public et ouvert. J'attends une concertation logique sur ce sujet. Je ne comprend pas que les artistes aient pu laisser faire une chose pareille" déclare-t-il sur BFM TV.

Il y a une dizaine d'années pourtant, l'interprète de "Petite Marie" ne se sentait pas menacé par l'écoute des albums en ligne, déclarant au magazine "Platine" que le piratage ne le "gênait pas". ; mais il faut dire que depuis, les retours financiers officiels perçues par les artistes sont effarants. Récemment, le groupe britannique PORTISHEAD a révélé la très faible rémunération qu'il a perçue pour 34 millions de streams en 2014. Geoff BARROW, le membre fondateur de la formation, n'a touché que… 1 700 livres sterling, soit 2 370 euros, "après passage des taxes" précise-t-il. Selon le site Consequence Of Sound, chaque écoute de "Glory Box" ou "Roads" rapporterait seulement 0,00007 centimes dans la poche des membres du groupe. "Merci Apple, YouTube et Spotify ! Et surtout, un remerciement tout particulier à Universal Music Group de vendre notre musique à un prix aussi dérisoire" conclue-t-il. Le téléchargement et le streaming (Spotify ou Deezer) ne compensent pas le recul des revenus du marché, passé en 2014 sous la barre des 600 millions d’euros – la baisse est continue depuis douze ans : -65 % depuis 2002. En 2014, le nouveau recul est de 5,3 %, en raison de la baisse de 11,5 % des ventes de CD, DVD et vinyles, même si ces supports représentent encore 71 % du marché.

Par ailleurs, devant l'engouement des premiers concerts de la nouvelle tournée de Francis CABREL donnés notamment les 7, 8, 10, 11, 27, 28 et 29 novembre à l'Olympia de Paris et déjà presque tous sold-out, l'artiste ajoute dans un premier temps, concernant notre Capitale, trois shows supplémentaires au Palais des Sports du 2 au 5 février 2016 ; et Coullier Productions annonce que Francis CABREL se produira dans une dizaine de Zéniths l'an prochain, dont Nantes (le 12 février 2016), Pau (le 18 février 2016), Toulouse (le 20 février 2016), Rouen (le 9 mars 2016), Dijon (le 16 mars 2016) et Lille (le 29 mars 2016).

Thierry Cadet