Art SULLIVAN : ""Petite fille aux yeux bleus", je trouvais ça très mauvais"

Par Thierry Cadet
Le 27 octobre 2016
5 mins
Art SULLIVAN : ""Petite fille aux yeux bleus", je trouvais ça très mauvais"
Crédit photo : Facebook officiel

Personne n’a oublié cette chanson "Petite fille aux yeux bleus" qui débarque sur les ondes en 1973 et propulse au sommet son jeune interprète de 17 ans aux yeux tout aussi bleus : Art SULLIVAN. Les succès seront nombreux, de "Ensemble" à "Adieu, sois heureuse", pour ce chanteur qui va faire chavirer les cœurs. "J’avais présenté "Petite fille aux yeux bleus" comme face B" confie l'artiste à nos confrères du site Idoles Mag (voir sur ce lien).

"Mais mon producteur, Monsieur VERDONCK m’a dit que c’était une très bonne chanson qui mériterait d’être une face A. On avait fait les arrangements à Londres avec Charles BLACKWELL, etc… CARRÈRE trouvait ça génial lui aussi. Mais moi, à l’époque, je trouvais ça très mauvais. J’en ai d’ailleurs fait une névrose cardiaque pendant une semaine (sourire) ! Je me suis dit que j’avais fait un disque dans ma vie et que ce titre signait la fin de ma jeune carrière, alors que je l’avais composé… Je voyais ce titre en face B, ni plus ni moins. Et puis, boum badaboum, le disque sort avec ce titre en face A et c’est un succès… Je ne peux pas dire que je n’aime pas ce titre puisque quelque part, je l’ai créé. Ce que j’aime avant tout dans une chanson, c’est l’émotion qu’elle me procure. Et ce titre ne m’en procure pas. C’est pour cette raison que je le trouve mauvais. Et je le dis aujourd’hui encore. Si j’avais fait partie du public, je n’aurais jamais acheté ce disque-là. C’est un titre pas plus mauvais que certains autres, mais qui ne me touche pas. Tout simplement".

Art SULLIVAN connaitra une intense gloire, puisque l'artiste vendra entre 1972 et 1978 plus d’une dizaine de millions de disque que ce soit en Belgique, en France, au Portugal, en Allemagne ou en Amérique Latine, où son talent a fait mouche. Malgré tout, il décidera d'y mettre brusquement un terme. Définitif. "J’ai dit à Johann (ndlr : son petit ami) que j’allais arrêter de chanter. Je ne trouvais plus de vrai plaisir à chanter, ça devenait mécanique. Johann m’a dit que cette décision m’appartenait, que je devais faire comme je le ressentais. Je me suis levé, je suis allé trouver Monsieur VERDONCK et je lui ai dit "J’arrête" …/… J’étais fatigué. La chanson, c’est un métier que tu dois faire avec passion. À partir du moment où la passion s’effrite, tu ne sais plus donner le meilleur de toi-même, tu deviens comme un robot, tu fais les choses mécaniquement …/… On ne m’a plus vu à la télévision. Les bruits les plus fous ont couru. On a même dit que j’étais mort. Mais peu importe. Ma décision était prise. Je ne souhaitais pas revenir dessus".

 

ET AUJOURD'HUI ?

Récemment soumis aux votes des internautes pour intégrer la tournée des 10 ans d'"Age Tendre", Art SULLIVAN avait terminé sa course sur la troisième marche du podium, derrière Christian DELAGRANGE et LES VAGABONDS (voir sur ce lien). Il se pourrait malgré tout qu'il soit présent sur quelques dates. "Tout va dépendre de l’agenda. L’année prochaine, je fête mes 40 ans de carrière au Portugal, donc, je vais y donner beaucoup de spectacles. Il faudra voir si les agendas peuvent coïncider. En fait, je n’ai jamais été et je ne suis toujours pas un grand coureur de spectacles. J’en fais, mais pas régulièrement". Quant aux nouvelles chansons ? "Dans un premier temps, j’ai envie de dire que ce sont des chansons que Marc (ndlr : son patronyme étant Marc LIÉNART VAN LIDTH DE JEUDE) écrit pour Johann. Comme je te le disais tout à l’heure, je ne pense plus au disque en lui-même. Ce support est devenu obsolète. Donc, ces chansons, je pense plutôt les publier sur Internet, sur YouTube et Facebook. Ce sont des outils redoutables et hyper puissants". A suivre…

Thierry Cadet