Chronique du nouvel album de Dave "Souviens-toi d'aimer"

Par Alexandre Demartin
Le 24 septembre 2019
6 mins
Chronique du nouvel album de Dave "Souviens-toi d'aimer"
Crédit photo : Melody

Il est des albums dont on espère tellement l’arrivée qu’une fois présents l’on est surpris tant on ne les attendait plus.

C’est ainsi qu’en cette rentrée scolaire, Dave a ressorti son bleu de travail pour nous offrir enfin un album totalement inédit, le dernier datant d’il y a déjà 13 ans ! Bien que conçu sur une durée voulzienne, ne boudons pas notre plaisir d’aller découvrir ce que renferment les 12 pistes de cette galette.

RENAUD ET PATRICK LOISEAU DERRIERE CE PROJET

Avant d’entrer dans le vif du sujet, n’omettons pas de signaler que derrière ce projet se cache un célèbre voisin de Dave du côté de l’Isle sur la Sorgue…qui n’est autre que Renaud. Le phénix désormais sorti de sa mauvaise passe a troqué ses talents de chanteur pour ceux de producteur, séduit à l’idée de travailler avec celui qu’il considère aujourd’hui comme son copain. Patrick Loiseau, jamais très loin quand il s’agit du Hollandais, démontre une nouvelle fois la qualité de sa plume présente tout au long de cet opus.

Et cet album démarre fort puisqu’il aborde une actualité brûlante en la personne de l’homoparentalité. D’une fort belle manière et accompagnée d’un tempo accrocheur, La fille aux deux papas se veut une formidable ode à la tolérance dont beaucoup devraient s’inspirer de nos jours…

L’amour, ce sentiment si intense qui nous fait pousser des ailes prend bien évident toute sa part dans cet album, que ce soit avec Inséparés ou Deux moitiés d’une même orange. Quand le premier invoque la longévité du couple peu importe les épreuves, la seconde prend les traits d’une sublime déclaration de Dave pour son parolier de compagnon, qui joue cette fois directement le jeu en y ajoutant sa voix. Deux très jolies respirations.

DES BALLADES AU PAYS DE L’AMOUR ET DE LA NOSTALGIE

Sans être adepte du « c’était mieux avant », Dave se permet plusieurs incartades au pays de la nostalgie. En y mêlant l’amour tout d’abord dans Quittons-nous bons amants, dans L’inventaire ensuite qui comme son nom l’indique rappelle à son bon souvenir les grands moments de sa vie.

Enfin, comme il le rappelle judicieusement dans le titre numéro 6, La nostalgie sera toujours ce qu’elle est : un peu de rêve, une échappatoire au milieu de cette triste réalité comme diraient Amadou et Mariam.

Musicalement certains titres s’avèrent inégaux (on apprécie la ritournelle de Pas à l’abri façon La semaine prochaine de Marc LAVOINE) mais outre l’ouverture de l’opus, deux autres morceaux ont retenu notre attention. Sous quel arc-en-ciel et son clin d’œil à tous ceux qui sont tombés à cause du fléau du SIDA. Une femme qui s’en va, touchante ballade écrite par Renaud qui reprend la plume pour offrir à Dave un titre d’une rare émotion.

UN FINAL EMPLI DE SENSIBILITE ET DE POESIE

Après un Souviens-toi d’aimer qui tel un memento nous invite à oublier les turpitudes du quotidien pour ne retenir que le meilleur, l’album se conclut un peu plus loin par un instant pur, tout en sensibilité et poésie.

Dave ayant en effet récemment perdu sa mère, il a choisi de terminer ce disque en lui rendant le plus beau des hommages au travers de ce Dernier regard. Rien à ajouter, juste à écouter.

Au final l’on peut aisément affirmer que l’attente valait le coup tant cette production semble coller au Dave d’aujourd’hui, qui certes regarde parfois en arrière mais qui avant tout mord la vie à pleines dents. Un album musicalement pas des plus complexes mais qui a néanmoins des choses à dire et qui ravira on en est sûrs, la majorité de ses fans…et des amateurs de Belle Chanson Française.                                                            

                                                                                               Par Alexandre Melody