Francis CABREL : "Il est primordial de réserver un espace de diffusion à la production des artistes français"
À quelques jours de l'examen, le 24 mai prochain par le Sénat du projet de loi sur la Liberté de Création, l'Architecture et le Patrimoine, Francis CABREL lance un appel aux parlementaires. "Il est primordial de réserver un espace de diffusion à la production des artistes français. Trop d'entre nous se sont découragés et ont choisi la langue anglaise dans l'espoir d'accrocher une chance supplémentaire d'être programmés par les radios" affirme-t-il. "Il serait bienvenu par les temps qui courent de soutenir davantage les créations en langue française. J'ai la chance d'écouter des dizaines de jeunes artistes par an, je peux affirmer qu'une bonne partie d'entre-eux aurait leur place dans le paysage musical et quotidien des auditeurs". Rappelons que l'interprète de "Petite Marie" est le créateur des Rencontres d'Astaffort (voir sur ce lien). L'auteur Richard SEFF déplore tout autant "d'aider le spectacle amateur. Un producteur de spectacles pourrait faire appel à des non-professionnels qui ne seraient pas payés. Faire travailler des gens gratuitement, mais c'est impensable ! On n'imagine pas cela dans une entreprise de maçonnerie ! C'est de l'exploitation et de plus, cet amendement contribuerait à précariser un peu plus les professionnels qui se verraient ainsi moins sollicités". Très déterminé, Francis CABREL invite les parlementaires à aller encore plus loin dans ce dossier. Il propose un amendement, qu'il qualifie de "crucial" et qui imposerait aux radios des heures de diffusions décentes pour les artistes français, matin, après-midi, et début de soirée.
Selon la loi en vigueur, les stations doivent diffuser entre 35 % et 60 % de titres francophones, une mesure mise en place en 1994 pour soutenir la production nationale. L’amendement voté en septembre 2015 prêche pour que la diffusion des chansons françaises les plus demandées par les auditeurs soit désormais plafonnée. L’idée serait de les empêcher de remplir plus de la moitié de leur quota avec la dizaine de titres français les plus connus, comme ceux de STROMAE par exemple. Ainsi, une plus large proportion de la production française pourrait être mise en avant auprès des auditeurs. C’est ce que plaident les maisons de disques (voir sur ce lien).
Thierry Cadet