Richard ANTHONY : son dernier Olympia bientôt en DVD ?
Le 19 avril dernier, Richard ANTHONY nous quittait (voir sur ce lien). Le magazine « Platine » lui rend hommage ce mois-ci, et dévoile sa dernière interview inédite. Un entretien dans lequel on apprend qu’un DVD enregistré lors de son dernier concert à l’Olympia en février 2012 (avec Jeane MANSON en première partie), pourrait voir le jour, sous la houlette de Michel ALGAY (le producteur des tournées « Age Tendre »). « Ce qui était incroyable, c’est qu’on a rempli l’Olympia : c’était plein à craquer ! Tu étais là, tu as vu… Ce qui me chagrine, c’est que Michel ALGAY a refusé tous les journalistes… » confie Richard ANTHONY. « Je le sais parce que des amis à moi des médias n’ont pas pu rentrer. Comme on écrit que c’est moi qui aurait voulu « une réunion de famille », je tiens absolument à ce qu’on sache que c’est faux, même si mes enfants et petits-enfants étaient là …/… On dirait que Michel ALGAY ne veut absolument pas que je quitte ses tournées, dans lesquelles je suis très heureux d’ailleurs« .
Il entendait siffler le train en 1962. Richard ANTHONY était d’origine anglo-turque, né Richard BTESH le 13 janvier 1938, au Caire – d’un père industriel syrien et d’une mère, fille de l’ambassadeur britannique en Irak, dans une famille juive pratiquante. Il a été le premier rocker français (avec Danyel GERARD, Claude PIRON/Danny BOY et Gabriel DALAR), dès 1958, soit deux ans avant Johnny HALLYDAY. « On a été très proche. Et je suis ravi de voir qu’il a trouvé un équilibre avec sa femme actuelle (ndlr : Læticia), son beau-père, et qu’il s’est débarrassé des gens négatifs autour …/… Je l’ai hébergé à Los Angeles, mais aussi dans la Vallée de Chevreuse, en Corse. Quand il allait très mal, il venait à la maison parce que chez nous, c’était la famille, les enfants, il pouvait rester une semaine, quinze jours …/… Ce qui nous a rapprochés c’est qu’on a été les pionniers de cette nouvelle musique à se battre contre vous les journalistes pour essayer d’imposer notre style. On a combattu ensemble, ça ne s’oublie pas« .
Richard ANTHONY sera l’un des plus gros vendeurs de super-45 tours durant toutes les années 60, à égalité avec Johnny, Cloclo et Enrico. Il fera le premier hit yéyé en 1959 avec « Nouvelle vague » (voir sur ce lien), et balayera Hugues AUFRAY qui avait aussi enregistré « Et j’entends siffler le train » en 1962. C’est Richard ANTHONY qui ramènera « Lo che non vivo senza te » du festival de Sanremo en 1966, le fera adapter par Michel JOURDAN en « Jamais je ne vivrai sans toi« , et l’enregistrera à Londres. Grâce à lui, la britannique Dusty SPRINGFIELD l’entendra, l’adaptera en anglais et en fera un succès international, y compris aux USA. Là, Elvis PRESLEY l’entendra à son tour et l’enregistrera. « You Don’t Have To Say You Love Me » n’aurait peut-être donc jamais existé sans lui. Avec Françoise HARDY et Sacha DISTEL, Richard ANTHONY sera l’un des seuls chanteurs français à rentrer au hit-parade britannique durant les 60’s. Il terminera sa série de tubes par un « Sirop typhon » qui lui permettra de conquérir le cœur des touts petits qui sont d’ailleurs les enfants des adolescents des années yéyé. Les années 70 seront plus difficiles, mais Richard ANTHONY y décrochera son dernier tube, le seul de la décennie : « Amoureux de ma femme » (voir sur ce lien), une adaptation d’un tube italien des années 60 (« Nessuno mi puo giudicare » par Caterina CASELLI) que DALIDA avait déjà traduit en « Baisse un peu la radio » à sa création. Il faudra attendre le début des années 80 pour que Richard ANTHONY refasse un succès, au temps des radios libres, avec un medley de ses tubes 60’s. « C’est ma vie, je l’aime comme ça. Gagner sa vie en chantant, c’est un cadeau du ciel » conclu-t-il.
Par ailleurs, le 5 juin dernier, est sorti un Best of définitif « The Anthology Album« , regroupant ses plus grandes chansons.
Thierry Cadet et Jean-Pierre PASQUALINI