Annie GIRARDOT
Annie GIRARDOT est née le 25 octobre 1931 à Paris et est décédée le 28 février 2011 à Paris.
Alors qu’elle suit des études pour devenir sage-femme comme sa mère, la jeune Annie GIRARDOT décide de se concentrer sur sa véritable passion, la comédie, et entre en 1949 au conservatoire de la rue Blanche, tout en jouant à cette période dans différents cabarets, sous le nom d’Annie GIRARD.
Elle intègre au passage la troupe de Robert DHÉRY, avec comme partenaire Michel SERRAULT, Jean POIRET, ou bien encore Jacqueline MAILLAN. Tout comme Jean-Paul BELMONDO, Jean-Pierre MARIELLE, Jean ROCHEFORT, Bruno CREMER, Françoise FABIAN, Pierre VERNIER, Philippe NOIRET et Claude RICH, Annie sort du Conservatoire national supérieur d’art dramatique en juillet 1954 et entre après à la Comédie-Française qui lui offre la possibilité de devenir sociétaire mais voulant rester indépendante, elle refuse et démissionne à contre-cœur de la grande institution en 1960.
Rapidement Annie GIRARDOT enchaîne les projets. Elle tourne dans des films peu important avec notamment Jean GABIN dans Le rouge est mis et Maigret tend un piège. Luchino VISCONTI décide de l’engager pour jouer aux côtés de Jean MARAIS dans Deux sur la balançoire qui obtient un grand succès. Luchino en est fou, et lui propose de jour dans son film Rocco et ses frères, le film qui fera d’elle une star comme ce fut le cas pour Alain DELON, Claudia CARDINALE ou Renato SALVATORI qu’elle épousera deux ans plus tard, le père de son unique enfant Guilia.
Si la nouvelle vague ne fait pas appel à Annie durant les années 60, d’autres réalisateurs plus confirmés lui font confiance comme Alexandre ASTRUC avec La Proie pour l’ombre, Roger VADIM avec Le Vice et la Vertu, en compagnie d’une jeune première Catherine DENEUVE, Gérard OURY dans Le crime ne paie pas ou encore Marcel CARNÉ pour Trois chambres à Manhattan.
Annie GIRARDOT provoquera bien malgré elle, le scandale en 1964 lors du festival de Cannes avec la projection du film de Marco FERRERI Le Mari de la femme à barbe, dans lequel la comédienne campe une femme singe, phénomène de foire.
L’année suivant c’est retour au théâtre dans la pièce d’Arthur MILLER, Après la chute, mise en scène par Luchino VISCONTI, mais c’est un échec, l’un des nombreux à cette période. Si beaucoup lui tourne le dos, une personne providentielle viendra la remettre en lumière, il s’agit de Claude LELOUCH, qui lui propose d’incarner la femme d’Yves MONTAND dans Vivre pour vivre.
En 1968, nouveau succès pour Annie GIRARDOT avec ErotisSIMo avec Jean YANNE et Francis BLANCHE.
En 1969, Michel AUDIARD lui offre un rôle phare dans son film Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause !, avec Bernard BLIER, Mireille DARC et SIM. Trois ans plus tard c’est Elle cause plus… elle flingue qu’on la retrouve.
En 1971, André CAYATTE va changer la carrière d’Annie GIRARDOT avec le film Mourir D’aimer, sur l’affaire Gabrielle RUSSIER. Un rôle qui marquera à vie la comédienne. Voulant toujours faire du bien autour d’elle, elle acceptera de jouer dans de petit film pour mettre en avant le talent de jeunes réalisateurs comme ce fut le cas avec La Vieille Fille, en 1971 signé Jean-Pierre BLANC.
Entre 1967 et 1980, Annie GIRARDOT arrive à classer vingt-quatre films ayant récolté plus d’un million d’entrées au box-office.
En 1974, elle remporte un énorme succès au box-office dans La Gifle de Claude PINOTEAU. Cette même année, Annie revient au théâtre pour son plus gros succès, qu’elle jouera jusqu’en 2004 : Madame Marguerite, de Roberto ATHAYDE, adaptée par Jean-Loup DABADIE et mise en scène par Jorge LAVELLI.
Trois ans plus tard, Annie GIRARDOT obtient le César de la meilleure actrice pour Docteur Françoise Gailland de Jean-Louis BERTUCCELLI. L’année suivant elle est à l’affiche de La Zizanie de Claude ZIDI avec Louis DE FUNÈS qu’elle admire.
Durant cette décennie elle tournera à plusieurs reprises avec Philippe NOIRET. Usée et avec l’impression de tourner en rond avec les mêmes rôles, Annie fait une pause dans sa carrière cinématographique et arrive à la radio en 1981, sur Europe 1 avec Stéphane COLLARO, où elle fait le récit d’aventures quotidiennes exceptionnelles, drôles, inquiétantes ou émouvantes, réellement arrivées à des femmes.
A cette période, Annie GIRARDOT tente l’aventure de la musique avec l’enregistrement d’un album écrit par Bob DECOUT, avec qui elle partagera sa vie. Les deux amoureux monteront ensemble un spectacle musical intitulé Revue et corrigée sur des musiques de Catherine LARA et avec des costumes de Jean-Paul GAULTIER au Casino de Paris. La production ne trouvant pas les fonds, Annie décide d’hypothéquer son appartement de la place des Vosges. Malheureusement, c’est un fiasco, et le spectacle s’arrête au bout d’un mois, et c’est le début d’une nouvelle lignée d’échec.
Après l’échec en 1985, du film Partir Revenir, de Claude LELOUCH avec Jean-Louis TRINTIGNANT et Richard ANCONINA, Annie décide de revenir sur les planches avec Michel SERRAULT pour L’Avare de Molière et enchaînera les pièces où le succès revient peu à peu.
En 1987, Annie GIRARDOT devient la vedette de la toute première saga de l’été diffusée sur TF1 : Le Vent des moissons puis enchaînera l’année suivante avec la saga Orages d’été, avec Patachou. Si le début des années 90 sont maigres, Bertrand BLIER, avec Merci la vie, et Claude LELOUCH, avec Il y a des jours et des lunes lui permettent de montrer encore son talent.
En 1994, Annie GIRARDOT incarne la mère farfelue de Catherine JACOB dans la comédie Les Braqueuses de Jean-Paul SALOMÉ.
Deux ans plus tard, elle obtient le César de la meilleure actrice dans un second rôle, pour Les Misérables, de Claude LELOUCH, et touchera toute la France avec cette fameuse phrase « Je ne sais pas si j’ai manqué au cinéma français, mais à moi, le cinéma français a manqué follement… éperdument… douloureusement. Et votre témoignage, votre amour, me font penser que peut-être, je dis bien peut-être, je ne suis pas encore tout à fait morte. ».
En 1998, Annie GIRARDOT tient le premier rôle d’un film canadien de Jacques LEDUC, intitulé L’âge de braise. Deux ans après Michael HANEKE fait appel à la comédienne pour le film La Pianiste, où elle joue avec Isabelle HUPPERT. Le film est sélectionné au festival de Cannes en 2001 et obtient le Grand Prix du Jury, ainsi que les prix d’interprétation pour Isabelle HUPPERT et Benoît MAGIMEL. Annie GIRARDOT obtient quant à elle le César de la meilleure actrice dans un second rôle. Michael HANEKE fera de nouveau appel à elle en 2005 pour incarner la mère de Daniel AUTEUIL dans Caché. A partir de cette période, rien ne sera plus comme avant.
Ainsi le 20 septembre 2006, Annie GIRARDOT annonce qu’elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis une dizaine d’années, mais cela n’empêche pas pour le moment la comédienne de jouer au théâtre même si pour éviter les trous de mémoire, elle est équipée d’une oreillette destinée à lui souffler son texte. Ce procédé sera également de mise sur les tournages de plusieurs films. Son dernier rôle sera celui d’une ancienne journaliste française dans une mini-série policière russe intitulée Vorotily.
La maladie s’aggravant à partir de 2008, Annie GIRARDOT vit dans une maison médicalisée de Paris.
Après avoir joué dans 122 films, 54 téléfilms et 31 pièces de théâtre, Annie GIRARDOT meurt le 28 février 2011.