André Gaillard (Les Frères Ennemis) est mort

Par Thierry Cadet
Le 1 octobre 2019
5 mins
André Gaillard (Les Frères Ennemis) est mort
Crédit photo : capture d'écran

Le comédien, humoriste et conteur André GAILLARD, qui a formé le duo comique LES FRÈRES ENNEMIS avec Teddy VRIGNAULT, est décédé hier à l’âge de 91 ans à la Maison de retraite des artistes de Nogent-sur-Marne, en région parisienne, a annoncé sa fille Silvia GAILLARD. Dès 1954, après leur rencontre au service militaire, en Allemagne, André GAILLARD et Teddy VRIGNAULT se produisent dans des cabarets parisiens, rencontrant un vif succès jusqu’en 1984 sur scène, à la radio et à la télévision, grâce à leur humour absurde et décalé. LES FRÈRES ENNEMIS enregistrent une dizaine de 33 tours, entre 1967 et 1982, des enregistrement publics de leurs sketchs notamment, mais aussi en 1975 un 45 tours, « Disco love« , sur une musique du regretté Nicolas SKORZKY  (retrouvé égorgé chez lui il y a cinq ans) pour le label Philips.

« Conteur intarissable, Dédé laissera à tous ceux qui l’ont connu le souvenir d’un homme foncièrement généreux » écrit Serge LLADO, et Wilfried ROUX (le fils de François CORBIER) de renchérir : « Si pour la plupart des gens de ma génération mon père était l’idole de leur enfance, toi, Dédé, tu faisais parti des figures de la mienne. C’était toujours une fête, pour moi, quand tu venais dîner chez mes parents, avec Valérie, ta fille, ou Colette DUVAL (qui avait pris un temps la place de Teddy sur scène à tes côtés). Tu me faisais rire, tu maniais le même humour que papa, celui avec lequel j’ai grandi. Je ne saurais dire pourquoi mais tu me fascinais. Ce n’était par ta carrière, je n’en connaissais pas le quart à l’époque, peut-être tout bonnement par ta simplicité, ton humanisme, ta bonhommie. Tu faisais parti de ceux que j’adorai aller voir sur scène au Caveau de la République plutôt que de rester dans la loge, même si je connaissait déjà les textes par cœur. Plus tard je t’ai vu dans les films de Jean Yann, j’ai lu tes livres, et tu as continué à me faire marrer. Il y a des années que je ne t’ai pas vu et désormais ça ne sera plus possible… Maman vient de m’apprendre que tu es parti rejoindre papa, Colette, Dadzu, toute la clique de ceux que je considère un peu comme ma famille… Et je suis terriblement triste. Où que vous soyez continuez à écrire et chanter des connerie, à vous marrer !« .

La notoriété venant, ils se produisent dans de nombreux cabarets, au théâtre (ils accompagneront le MIME MARCEAU de 1954 à 1959), à la télévision dans les émissions de Jean YANNE et de Jacques MARTIN, et au cinéma, notamment en 1973 dans « Elle court, elle court, la banlieue » de Gérard PIRÈS, et plusieurs films de Jean YANNETout le monde il est beau, tout le monde il est gentil« , 1972). A partir de 1975, le cinéma ne va plus faire appel à eux. De plus, les émissions de variétés optent pour de nouveaux comiques émergents (COLUCHE, Thierry LE LURON), et la concurrence devient très rude. Le duo connait alors des hauts et des bas, avec aussi des tensions inévitables.

Le 1er novembre 1984, Teddy VRIGNAULT disparaît dans de mystérieuses circonstances, sans laisser de traces, ne donnant plus aucune nouvelle ni à sa famille, ni à son partenaire artistique. Son corps n’a jamais été retrouvé (faute d’éléments nouveaux, il sera déclaré mort en 2004). Très déstabilisé par la disparition de son alter ego (qu’il tentera sans succès de retrouver par le biais de la télévision en participant notamment à l’émission de Jacques PRADEL « Perdu de vue » dans les années 90, sur TF1), André GAILLARD poursuit néanmoins sa carrière au théâtre et au cinéma. Il écrit aussi des nouvelles. Ces dernières années, il avait rejoint « Les grosses têtes » de RTL, y devenant sociétaire.

Par Thierry Cadet