IDIR et Charles AZNAVOUR chantent "La bohème" en kabyle

Par Thierry Cadet
Le 19 novembre 2015
3 mins
IDIR et Charles AZNAVOUR chantent "La bohème" en kabyle
Crédit photo : awaziw.com

IDIR, l’auteur de "A Vava Inouva", a annoncé la sortie de son nouvel album le 20 avril prochain. Un disque auquel participeront de nombreux grands chanteurs français dont Francis CABREL, Maxime LE FORESTIER, Patrick BRUEL ou encore Charles AZNAVOUR, qui interprétera en kabyle l’immortelle "La bohème". Ce n’est pas la première fois qu'IDIR chante avec de grands interprètes internationaux. En 2007, il a sorti un opus intitulé "Identités", dans lequel ses chansons étaient reprises avec des artistes de plusieurs nationalités. "J'ai la chance d'appartenir à une génération porteuse, à une époque où il fallait s'affirmer dans son identité culturelle" confie-t-il à Huffington Post Maghreb. "En revanche, je ne peux pas me produire en Algérie, alors que mon identité n’est pas officiellement reconnue ! Je comprends que les miens veulent vraiment que je chante ici, et ce n’est pas l’envie qui me manque, mais pour moi, c’est un principe qui ne date pas d’aujourd’hui, c’est une vision. Je suis profondément blessé !". Effet, le Maroc a reconnu officiellement Tamazight, et en Algérie, les dirigeants ne lui accordent toujours pas sa place. Pour IDIR, en ne reconnaissant pas l’identité amazighe : "On ne reconnaît pas que nous sommes des algériens à part entière".

IDIR, de son vrai nom Hamid CHERIET (en kabyle Ḥamid CERYAT), né en 1949 en Algérie, dans le village d'Aït Lahcène dans la commune actuelle de Beni Yenni en Grande Kabylie, est un chanteur, auteur-compositeur-interprète et musicien kabyle. Un de ses premiers titres "A Vava Inouva" devient rapidement un tube planétaire, dans les années 70 ; le premier grand tube venu directement d'Afrique du Nord. Sa carrière sera marquée par une irruption soudaine au premier rang, puis une éclipse volontaire d'environ une dizaine d'années à partir de 1981. Ses albums solo sont rares, quatre en quatre décennies. Mais l’œuvre d'IDIR a contribué au renouvellement de la chanson amazyghe, et a apporté à la culture berbère une audience internationale.

Thierry Cadet