Le foot en partie responsable de la mort de COLUCHE
Impatient de regarder France-Italie, le comique n’aura finalement pas pu voir l’équipe de PLATINI l’emporter 2-0.
C’est un autre personnage emblématique du show-biz et fou de vitesse qui nous raconte l’histoire… Jean-Luc LAHAYE a rencontré COLUCHE en 1984, sur le circuit de Montlhéry. Dans son autobiographie Classé confidentiel (2016), LAHAYE se remémore leur rencontre : « Il montait alors un team de stock-car […] je connaissais son coiffeur et ami, Ludovic PARIS. C’est lui qui m’a proposé de rallier l’équipe » (une équipe qui, pour l’anecdote, comptait également parmi ses membres Richard GOTAINER et Christophe DECHAVANNE). C’est ce même Ludovic PARIS, ainsi que Didier LAVERGNE, son second coiffeur, qui ont raconté à Jean-Luc les circonstances précises de la mort du fondateur des Restos, vécue en direct.
COLUCHE avait loué un ancien monastère à Opio, sur les hauteurs de Cannes, pour écrire son nouveau spectacle. En plus de Ludovic PARIS et Didier LAVERGNE séjournaient avec lui Aldo MARTINEZ (des CHAUSSETTES NOIRES), ainsi que le photographe Jean-Marie MARION et sa fiancée Mathilda MAY. La petite bande avait pris pour habitude d’aller déjeuner à Cannes, avant de remonter dans leur lieu de villégiature regarder les matchs de la Coupe du monde de football. Le 19 juin, la rencontre au programme a une saveur particulière pour COLUCHE, puisqu’elle met aux prises la France et l’Italie. « Le cœur de Michel, moitié français moitié italien, battait entre les deux pays. C’était un match important pour lui », rappelle Jean-Luc LAHAYE.
Après avoir mangé puis joué au baby-foot sur la plage cannoise, COLUCHE est donc impatient de retrouver son téléviseur. Quitte à commettre une imprudence qui lui sera fatale : « Michel ne portait pas de casque. Il faisait chaud, ils roulaient tous en tee-shirt, et souvent côte à côte, en s’interpellant. Puis il y a eu ce camion, ce 38 tonnes transportant des détritus de la gendarmerie voisine, qui a passé un petit pont en pierres interdit aux plus de 15 tonnes, et fait une manœuvre juste devant lui dans un chemin pour aller à une décharge, bloquant toute la route ». Ludovic PARIS et Didier LAVERGNE « roulaient à ce moment-là à dix mètres derrière COLUCHE. Ils ont ralenti mais Michel a cru qu’il avait le temps de passer. Le chauffeur avait un angle mort et lui a barré la route. Michel a freiné et s’est couché. Il a glissé à côté de sa moto et sa tête a heurté le pare-chocs du camion ». Le génial humoriste succombera rapidement : « »Ça a fait un bruit épouvantable », m’a confié Ludo qui travaillera ensuite avec moi. Il a compris que c’était grave. Il s’est précipité. Michel s’est un peu relevé. Il l’a regardé et a prononcé deux mots : « Oh merde ». Il est retombé et il est mort aussitôt. Ludo s’est mis à hurler. Les secours sont arrivés bien plus tard ».
Jean-Luc LAHAYE conclut : « Un accident à la con, une mort bête, stupide, il ne roulait pas vite. Soixante kilomètres à l’heure ». Le Papa chanteur, qui lui aussi n’aime pas mettre un casque lorsqu’il enfourche ses bolides, en profite pour tordre le coup à une rumeur très répandue, qui veut que l’Enfoiré ait été éliminé à cause de son appétit et de son poids politiques grandissant : « Je me souviens de COLUCHE décrié, sali, quand il s’est présenté aux élections, ce qui était une blague absolue, il avait un casier. Il avait fait des conneries, tout comme moi ».
Vincent DÉGREMONT