Les 10 plus belles chansons de Gilbert Bécaud

Par Gilles Farina-Vallé
Le 16 février 2023
12 mins
Les 10 plus belles chansons de Gilbert Bécaud
Gilbert Bécaud

Quel grand artiste ! Et pour cause, Gilbert Bécaud a inventé, au cours de sa carrière longue de 50 ans, la notion d’idole. Ses chansons et ses mélodies traversent le temps sans prendre une ride. Chanteur passionné et compositeur de génie, Monsieur 100 000 volts a offert à son public des spectacles inoubliables. Bien souvent oublié en cette première moitié de siècle, l’immense artiste a chanté la vie, l’amour et le monde comme nul autre avant lui. Melody souhaite lui rendre hommage en revenant aujourd’hui sur ses 10 plus belles chansons. Vous les connaissez sans aucun doute…

Mes mains

Nous sommes en février 1953 lorsque Gilbert Bécaud enregistre ses deux premiers tubes : Mes mains et les Croix. Le chanteur a composé la musique sur de merveilleuses paroles de Pierre Delanoë. En effet, la chanson retrace les pensées d’un homme éloigné de la femme qu’il aime. Ses mains sont le sujet principal du titre. Celles qui autrefois parcouraient le corps de sa bien-aimée sont aujourd’hui tendues vers le ciel, priant l’au-delà pour son retour. Face à l’amour disparu, le chanteur garde espoir de la retrouver. Ses mains attendent de pouvoir saisir en leur creux, celles qui aujourd’hui sont dans d’autres mains…

Une merveilleuse chanson emplie de nostalgie qui évoque bien des souffrances lors d’une séparation.

L’important c’est la rose

La rose est souvent source d’inspiration pour les auteurs. Ce fut le cas pour le préfet et poète Louis Amade. En effet, lors d’une réunion importante, un gardien de la paix arrache par inadvertance une rose présente sur un parterre de fleurs. Gêné par la situation, le policier fait de son mieux pour la remettre en place. Il n’en fallait pas plus à Louis Amade pour écrire l’important c’est la rose. Sortie en 1967, cette chanson est une ode à la douceur. Gilbert Bécaud chante l’espoir et la légèreté dans un texte où tous les malheurs sont futiles face à la beauté de la rose.

L’absent

Quelle belle chanson… Certainement l’une des plus émouvantes sur la disparition d’un ami cher. Sur ce titre de 1960, Bécaud chante la mort d’un ami proche sans qui la vie semble si triste. Seul à sa table, le chanteur repense à ses dernières paroles. Ne pas pleurer et boire à son éternité comme ultime déclaration d’amitié à ce défunt camarade. Le plus touchant dans cette chanson reste l’interprétation scénique de Bécaud. En effet lors de ces nombreux concerts filmés, le chanteur semble penser à un ami disparu pour des lointains pays au-delà de la terre…

L’absent est une merveilleuse chanson de celui qui nous manque depuis 20 ans.

Quand il est mort le poète

Nous sommes en 1965 lorsque cette chanson sort sur le 45T Tu le regretteras. La première chanson du même nom, défraye la chronique, car elle est considérée à l’époque comme un soutien au pouvoir Gaulliste. Inacceptable pour le public de la première idole des jeunes. Bécaud promis de ne plus jamais interpréter cette chanson. Or, c’est avec surprise que la seconde chanson du 45T Quand il est mort le poète, connaîtra le succès et l’approbation du public. En effet, cette chanson, relatant la mort d’un illustre poète, est un remarquable titre de scène ! Bécaud s’amusait à faire chanter le public en cœur sur cette chanson en hommage à Jean Cocteau, l’une des rares personne à avoir soutenu le chanteur à ses débuts : « Bécaud a le courage d’être excessif, ce que si peu de gens osent, et de se montrer tel qu’il est, jusqu’au bout »…

N’hésitez pas à découvrir la version de 1988 sur son Olympia Rouge, elle est tout simplement merveilleuse.

C’est en septembre

À l’image d’Aujourd’hui peut-être, C’est en septembre est certainement le plus bel hommage aux méridionaux. En effet, dans cette chanson sortie en 1978, Gilbert Bécaud chante un sud de la France dépeuplé des milliers de touristes et saisonniers venus pour la période estivale. Les habitants retrouvent les plages, les oliviers et la tranquillité d’un pays qui peut enfin respirer ! Bécaud est né à Toulon et a passé son enfance à Nice. On comprend aisément son attachement à la beauté et à la sérénité du sud de la France. Surtout qu’il fait encore beau et chaud en septembre…

Retrouvez plus de détails sur la chanson ici.

L’indifférence

Cette chanson, écrite par Maurice Vidalin, est sans aucun doute la chanson la plus puissante de Gilbert Bécaud. En effet, le parolier brosse le portrait d’un sentiment dangereux et sournois : L’indifférence. Le spectateur est directement interpellé par des paroles simples mais remarquablement efficaces. Pour ne pas être « tué à petits coups » il est nécessaire de faire abstraction de l’indifférence. L’amour et la haine, deux sentiments très proches, ne peuvent lutter contre l’indifférence. Ainsi, la force de cette chanson réside dans son universalité. Nous connaissons tous l’indifférence, nous l’expérimentons tous dans nos vies : une réponse qui ne vient jamais, des lettres qui se perdent ou encore des mots d’amour en l’air…

Ainsi, de ce combat est né l’un des plus grands succès de Gilbert Bécaud !

Un succès que nous avons analysé chez Melody.

Je t’appartiens

Tous les chanteurs ont chanté l’amour. Les mots (je t’aime) sont bien souvent galvaudés. Pourtant, dans une chanson intemporelle, Pierre Delanoë et Gilbert Bécaud signent l’une des plus belles chansons d’amour. Je t’appartiens est une chanson à double lecture. La première, celle d’un amour indéfectible pour une personne. Un amour tellement fort que le chanteur est totalement dévoué à la personne aimée. « De tout son être », il aime cette personne malgré les peines, l’amour et la haine. De plus, l’appartenance est tellement viscérale à l’être aimé, que même les silences n’entachent pas son amour.

Or, la deuxième grille de lecture réside dans le caractère religieux de la chanson. On peut se poser la question suivante : qui est ce « seul maître », ce « patron de la terre », cet homme fait de silence ? Qu’importe l’interprétation que l’on choisira, Je t’appartiens est devenue en 1970 cinq ans après sa sortie, un tube planétaire avec les reprises d’Elvis Presley et Bob Dylan.

Je reviens te chercher

Pour les plus jeunes d’entre nous, Je reviens te chercher est la bande sonore d’une publicité gouvernementale pour la vaccination. Mais cette chanson de 1968 est un classique du répertoire de Gilbert Bécaud. L’histoire est simple : un couple se sépare et l’un des amants d’autrefois revient chercher sa moitié. Tout est décrit dans cette chanson : les passions, les déchirures et les espoirs. Pourtant, bien que le temps soit passé depuis leur rupture, les amoureux se retrouvent. Il est intéressant de comparer cette chanson à Non, je n’ai rien oublier. En effet, à la fin de la chanson de Charles Aznavour, on ne sait pas s’il reverra la femme qu’il a toujours aimé, si elle est disponible et si elle n’a rien oublié elle aussi. Ainsi, dans la chanson de Bécaud, nous sommes dans le même schéma. Va-t-elle redescendre pour monter dans son taxi ? Restera-t-il sur ce palier ? Chacun a sa réponse sur ce chef d’oeuvre de Monsieur 100 000 volts.

Et maintenant

Vous l’attendiez tous. C’est la chanson la plus connue du grand Gilbert Bécaud. Un titre qui a fait le tour du monde. Et maintenant est une chanson de 1961 qui bouleversera à jamais sa carrière. Les paroles de Pierre Delanoë sont venues naturellement après que Bécaud lui ait donné la première phrase : Et maintenant que vais-je faire ? Ainsi, voilà comment la simple rupture amoureuse d’une jeune actrice rencontrée dans un Paris-Nice est devenue l’un des classiques de la chanson française ! Le texte ainsi que la mélodie sont d’une puissance rare et correspondent parfaitement au style de Bécaud.

Découvrez en plus sur ce succès ici.

Nathalie

Pierre Delanoë était un grand admirateur de la culture russe. Un jour de 1964, il propose à Gilbert Bécaud une histoire d’amour entre un touriste et une jolie guide. L’idée séduit Bécaud, mais pas les paroles. En effet, cette Natasha des lointaines Russie n’inspire pas grand-chose au chanteur… Puis, Delanoë revient la copie corrigée avec simplement ces quelques mots : la place rouge était vide, devant moi marchait Nathalie. Le reste de la chanson découla naturellement.

Le titre connaîtra un succès fou ! Des milliers de Nathalie sont nées en cette décennie, les touristes affluent sur la place rouge pour goûter au chocolat de chez Pouchkine. Pourtant, il faudra attendre 35 ans avant que n’ouvre le premier café Pouchkine sur la place rouge…

Vous savez à présent tout sur les dix plus belles chansons de Gilbert Bécaud. Bien évidemment, ce classement est subjectif et nous avons dû faire une sélection… N’oublions pas Marie Marie, L’Orange, Le Pianiste de Varsovie, C’était moi, Les marchés de Provence, Quand tu danse, C’était mon Copain, Faut faire avec et tant d’autres… Tant de chansons que l’homme à la cravate à pois nous a légué et que nous apprécions chez Melody.

Merci Monsieur Bécaud, On revient te chercher (de Jacques Pessis et Claude Lemesle) !

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