"On l'appelait Roda" : le documentaire sur le parolier Etienne Roda-Gil

Par Thierry Cadet
Le 21 septembre 2018
4 mins
"On l'appelait Roda" : le documentaire sur le parolier Etienne Roda-Gil
Crédit photo : capture d'écran

Julien CLERC, Claude FRANÇOIS, Pascal OBISPO, Sophie MARCEAU, Johnny HALLYDAY, Juliette GRÉCO, Vanessa PARADIS, BARBARA, Mort SCHUMAN, Julio IGLESIAS, France GALL, Angelo BRANDUARDI, Alain CHAMFORT, Françoise HARDY, CHRISTOPHE, Catherine LARA, Louis BERTIGNAC… ou encore Roger WATERS (PINK FLOYD) ! Qu’ont en commun ces artistes devenus, pour la plupart, mondialement connus, emportant la langue française sur des tempos et des rythmes allant du rock à la musique médiévale en passant par le mambo ou des mélodies entêtantes sur lesquelles nous dansons toujours ? Une plume qui écrivait pour chacun d’eux : celle d’Etienne RODA-GIL.

Le documentaire « On l’appelait Roda » (en salles le 31 octobre prochain) rend hommage à la créativité de ce poète industriel comme il aimait à se nommer et à l’incroyable visionnaire et témoin de son temps grâce aux entretiens menés par Charlotte SILVERA, brutalement interrompus par la disparition de RODA-GIL en 2004, des suites d’un AVC, à l’âge de 62 ans. Mais d’autres ont pris le relais : compositeurs, interprètes et proches de RODA pour évoquer la place considérable qu’il a tenue dans la chanson française et le chemin lumineux qu’ils ont parcouru ensemble.

 

LE SAVIEZ-VOUS ?

Il y a 31 ans, jour pour jour, sortait dans les bacs le 45 tours de Vanessa PARADIS, « Joe le taxi« . Une chanson qui allait devenir plus qu’un tube, un véritable phénomène. Ecrit par Etienne RODA-GIL et composé par Franck LANGOLFF, il ne mettra que trois semaines à se classer en tête des ventes (pour y rester onze semaines consécutives !). Entré le 11 juillet 1987 à la 21ème place — soit près de trois mois après sa sortie dans les bacs, il atteindra la place suprême du Top 50 le 1er août, se payant le luxe de détrôner MADONNA avec « La isla bonita« .

La légende veut que, durant cette période, le titre passe 450 fois par semaine sur toutes les radios et que 30 000 exemplaires soient achetés quotidiennement. « Joe le taxi » s’écoulera à 1 300 000 exemplaires en France (disque de platine) et à 3 200 000 exemplaires à travers le monde. N°1, il le sera aussi en Belgique, en Suisse, en Israël. Puis l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède, la Norvège, le Danemark et le Canada s’en emparent. « Joe le taxi » atteint le Top 10 des ventes dans la plupart de ces pays. N°1 de l’Eurochart qui totalise les meilleures ventes européennes, du rarement vu pour un titre chanté en français.

Ce triomphe commence à intriguer un pays pourtant peu enclin aux productions en langue française : le Royaume-Uni. Le 45 tours y sort le 25 janvier 1988, et se classera n°2, devenant le premier titre chanté en français à atteindre le Top 3 des ventes outre-Manche depuis « Je t’aime… moi non plus » de Serge GAINSBOURG et Jane BIRKIN en 1969. Au printemps 1988, soit un an après sa sortie française, le disque sort en Amérique du Sud : Argentine, Colombie et Brésil, en Italie, en Espagne, au Portugal ainsi qu’au Japon et en Australie. Une fois de plus, le titre atteint le Top 10 de la plupart de ces pays. L’histoire de « Joe le taxi » à l’étranger se terminera en apothéose puisque le 45 tours sortira aux États-Unis en mars 1989, pour autant sans grand succès.

Par Thierry Cadet