Pascal Obispo : "Il faut qu'on arrête de lancer des artistes qui ne pourront pas vendre de disques"

Par Thierry Cadet
Le 24 juillet 2019
5 mins
Pascal Obispo : "Il faut qu'on arrête de lancer des artistes qui ne pourront pas vendre de disques"
Crédit photo : Marlyse Press Photo

Pascal OBISPO a-t-il une nouvelle fois donné un coup de pied dans la fourmilière ? Au-delà de ses propos polémiques sur la programmation des Francofolies de la Rochelle dont il s’estime boycotté depuis plus de 20 ans, l’interprète de « Lucie » revient en effet pour nos confrères du « Progrès », sur sa participation en tant que juré à l’émission « The Voice« , sur TF1. S’il n’est pas parvenu à porter son candidat finaliste Xam HURRICANE à la victoire (cette saison-là c’est MAËLLE qui remporte le télé-crochet), Pascal OBISPO revient sur son expérience et analyse le marché musical français, se montrant particulièrement critique : « Il faut qu’on arrête de lancer des artistes qui ne pourront pas vendre de disques« .

« J’ai passé un très bon moment à « The Voice« , c’était très agréable, l’équipe était parfaite, j’ai repéré de nouveaux talents » explique-t-il. « Mais tout le monde ne peut pas être artiste, il y en a trop aujourd’hui. C’est compliqué aujourd’hui de vivre de sa musique. Pour moi c’est un peu différent. J’ai des chansons qui tournent en radio. Mais entre les plateformes de téléchargement et les accords qui ont été passés avec les maisons de disques, tout ça n’a pas été à l’avantage des auteurs-compositeurs« .

Sur le dernier clip de l’artiste, l’histoire est belle (voir sur ce lien). Sur la D106, la route qui relie le Cap Ferret à Bordeaux, un soir de février 2008, Pascal OBISPO est témoin d’un terrible accident de la route. « Je vois au loin une mobylette se faire exploser par une voiture. Je me suis approché, c’était catastrophique. J’ai ramassé cet homme, je l’ai mis sur le bas-côté. J’ai fait appeler les pompiers, je suis parti juste avant qu’ils n’arrivent pour éviter de faire la une des magazines. Cela n’a rien d’exceptionnel, tout le monde l’aurait fait, sauf le gars en voiture qui s’est barré » raconte le chanteur dans les colonnes du « Parisien ». « Un an après, lors de la victoire des Girondins à Bordeaux, un gars de la sécurité m’a dit qu’un homme en chaise roulante voulait me voir. C’était lui. Depuis nous comptons l’un pour l’autre. Et il a vécu des choses incroyables. Cela relativise tout« .

Pascal OBISPO a souhaité en faire un texte fort pour saluer sa rencontre marquante avec cet homme, Nicolas LACAMBRE, avec qui il est devenu ami. Ce dernier publiera en septembre un livre-témoignage intitulé également « On n’est pas seul sur la Terre« . La réalisation du clip est sobre, les deux hommes sont face à face.

 

LE SAVIEZ-VOUS ?

Les Francos de Spa ont dignement fêté leurs 25 ans ! Depuis 1994, inspiré par les Francofolies de La Rochelle, le festival de Wallonie se tient non loin de Liège en Belgique ou d’Aix-la-Chapelle en Allemagne, dans la petite ville de Spa. Sur sa première édition, initiée par le chanteur belge Pierre RAPSAT (la Grande Scène porte aujourd’hui son nom), Laurent VOULZY, Patricia KAAS, INDOCHINE, Stephan EICHER, Mory KANTÉ ou ZOUK MACHINE ont essuyé les plâtres. Cette année, ce sont ZAZ, Patrick BRUEL, ANGÈLE, ORELSAN ou ZAZIE, pour ne citer qu’eux. Gaëtan ROUSSEL, Camélia JORDANA, Jeanne ADDED, Clara LUCIANI, FEU! CHATTERTON, LEFA, HYPHEN HYPHEN, SUZANNE ou Claire LAFFUT, étaient là eux aussi.

S’il est à souligner des problèmes d’enchaînements chez ANGÈLE, et surtout chez ZAZIE, la palme d’or du show réussi revient incontestablement à Patrick BRUEL. C’est face à une place bondée, que le tout récent sexy sexagénaire a embarqué le public sur son autoroute de tubes, avec une énergie et un concert détonants. De l’intro sur « Comment ça va pour vous ?« , au final sur « Pour la vie« , se sont succédé « Alors regarde« , « Tout recommencer« , « Place des grands hommes« , « J’te l’dis quand même« , « She’s Gone« , « Au café des délices« , « Casser la voix« , entremêlés de chansons d’albums, plus intimes, telles que « Louise » ou « Est-ce que tu danseras avec moi ?« . BRUEL a tout compris. Le public lui rend en mille (voir sur ce lien).

Par Thierry Cadet